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Sezione italiana del movimento internazionale “We Are Church” per la riforma della Chiesa cattolica

Gravi tensioni tra i vescovi europei

Entre les évêques européens, deux visions de l’Europe
Loup Besmond de Senneville et Nicolas Senèze, le 22/02/2016 à 17h27

Les tensions montent entre les épiscopats de la Communauté européenne. Récemment, deux articles du site web auquel leur commission (la Comece) participe ont été rétirés.
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Manifestation pro-européenne à Bydgoszcz, dans une Pologne conservatrice et eurosceptique, le 9 janvier. / Jaap Arriens/NurPhoto/Afp
En l’espace d’une semaine, EuropeInfos, revue coéditée par la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) et le Centre social européen jésuite (Jesc), a dû retirer deux articles de son site web : « Que se passe-t-il en Pologne ? » du directeur des éditions Znak, Henryk Woźniakowski, le 10 février ; « À propos de l’idéologie de la Nouvelle Droite en Hongrie », d’un professeur de théologie autrichien, une semaine plus tard. Ces articles, mettant en cause la politique des gouvernements polonais et hongrois, étaient vertement contestés par les épiscopats des deux pays.
L’épiscopat polonais a menacé de se retirer de la Comece
« Depuis un moment, nous sentions un certain malentendu, notamment à l’Est de l’Europe, autour de la culture européenne, explique-t-on du côté la Comece. D’où cette série d’articles pour essayer de comprendre ce qu’il se passe. » Mais le débat aura tourné court : dénonçant une « ingérence dans les affaires intérieures de la Pologne », l’épiscopat polonais a menacé de se retirer de la Comece, tandis que, le cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, mais aussi président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, a évoqué un boycott d’une réunion commune avec la Comece sur la question des migrants.
Pour le jésuite Martin Maier, secrétaire pour les affaires européennes du Jesc et corédacteur en chef d’EuropeInfos, « nous sommes ici au cœur de la crise de l’Europe, liée à la question des réfugiés et des migrants ». Et à l’identité européenne. « Ce qui est arrivé à la Comece a servi de prétexte à une crise qui couvait depuis longtemps, confirme un observateur. D’abord parce qu’on n’a jamais voulu réfléchir à ce que cela veut dire être Européen. »
« Avouons-le : la réconciliation des esprits entre Est et Ouest prend plus de temps que nous l’avions imaginé », reconnaît Jérôme Vignon, ancien haut fonctionnaire européen qui se rend compte aujourd’hui combien les « visions très différentes à l’Ouest et à l’Est n’ont pas du tout été abolies par les échanges commerciaux ou entre élites. » « On a cru bien faire en procédant rapidement à l’élargissement. On l’a préparé tambours battants entre 2000 et 2004, puis chacun est retourné à ses affaires, se souvient-il. On n’a pas eu cette rencontre véritable des peuples, ni d’ailleurs entre Églises. »

Deux structures épiscopales parfois en concurrence

La place de la religion dans chaque État de l’Union européenne ajoute aux incompréhensions. « Les évêques dénoncent une Europe libérale, qui serait une menace, relève Henryk Woźniakowski. Il y a aussi des craintes concernant l’identité culturelle de la Pologne. » « La Pologne est un pays où le catholicisme fait partie de l’identité », met-on en garde au CCEE où on rappelle que, à l’Est, la question se pose moins en termes de relations Églises-État que du rapport de la foi à la culture, dont la première irrigue profondément la seconde : « Il faut comprendre les contextes locaux. La crise migratoire intervient quand ces pays de l’Est sont en train de comprendre ce qu’est leur identité par rapport aux autres mais aussi au moment où les évêques craignent de perdre le contrôle sur les évolutions de la société. » D’où une certaine compréhension vis-à-vis des partis qui s’affichent en défenseurs de l’identité chrétienne, PiS en Pologne, Fidesz en Hongrie.
Ces deux visions sur l’Europe se traduisent à travers deux structures épiscopales, le CCEE et la Comece, qui, même si elles ne se recoupent pas, se retrouvent parfois en concurrence. « Entre le CCEE et la Comece, ça a toujours été chien et chat, reconnaît Jérôme Vignon. Avec des postures pastorales plus identitaires du côté du CCEE, plutôt conciliaire, d’une Église qui est dans la pâte de la société, pour la Comece. » La composition des deux joue aussi : délégués des conférences épiscopales pour la Comece – « beaucoup d’évêques auxiliaires, avec un désintérêt gentil à l’Ouest, plus d’hostilité à l’Est », commente un connaisseur – présidents des conférences pour le CCEE. « Se pose aussi la question du statut de la parole des deux organismes », relève ainsi un observateur qui souligne que le CCEE prend, par exemple, garde de ne jamais parler au nom des évêques européens.
À l’inverse, en prenant la présidence de la Comece, en 2012, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich, avait voulu en faire un véritable lieu d’expression de l’épiscopat européen, à l’instar du conseil épiscopal latino-américain (Celam) en Amérique latine. Il s’est senti renforcé dans cette volonté après avoir été « l’Européen » choisi par le pape François au sein du « C9 ». « Mais les évêques d’Europe ne veulent pas forcément de l’approche allemande de l’Europe », confie-t-on au CCEE. Volontairement, le cardinal Marx est resté très discret depuis quinze jours. L’assemblée plénière de la Comece, la semaine prochaine, sera sans doute l’occasion de clarifier les positions.
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Deux structures pour les épiscopats européens
La Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) rassemble des délégués des conférences épiscopales
des 28 membres de l’Union européenne pour accompagner la politique de l’UE dans chaque domaine d’intérêt pour l’Église. Basée à Bruxelles, la Comece est présidée par le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich (Allemagne).
Le Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) est un organe de collaboration pour les présidents des épiscopats de 45 pays du continent européen. Basé à Saint-Gall (Suisse), le CCEE est présidé par le cardinal Péter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie).
Loup Besmond de Senneville et Nicolas Senèze

La crise d’asthme des évêques polonais
et hongrois
(“La Croix”)
Monique Baujard, directrice de la Fondation Jean-Rodhain (1)
Au moment où le pape François appelle à former une Église synodale où chacun a quelque chose à apprendre de l’autre, où il souligne l’importance du sensus fidei et invite les évêques à entendre le cri de leur peuple, les épiscopats polonais et hongrois préfèrent interdire la libre expression des laïcs ! Ils ont ainsi obtenu la suppression, dans Europe Infos, de deux articles écrits par des laïcs, catholiques convaincus et engagés dans l’Église. Une attitude épiscopale qui inquiète et qui est préjudiciable à plus d’un titre.
Cette attitude est préjudiciable tout d’abord pour l’Église. Veulent-ils revenir à l’époque où la hiérarchie de l’Église disait au peuple de Dieu ce qu’il fallait penser, écrire, faire ou ne pas faire, et pour qui il fallait voter ? Bref, veulent-ils revenir avant Vatican II dans une Église pyramidale au moment où le pape François les invite à faire de l’Église une pyramide renversée où la hiérarchie se trouve sous le sommet, en soutien des laïcs ? Dans le monde très horizontal dans lequel nous vivons, l’annonce de l’Évangile passera par les laïcs ou ne passera pas. Des laïcs qui ont besoin d’être épaulés par la hiérarchie, pas muselés. Les épiscopats de Pologne et de Hongrie le comprennent-ils ?
> À lire : Entre les évêques européens, deux visions de l’Europe
Interdire la publication des deux articles porte aussi atteinte à la liberté d’expression et de presse. Deux principes chers à nos démocraties occidentales et pour lesquels tant de personnes ont versé leur sang au siècle dernier. Europe Infos n’est pas l’organe officiel des évêques de la Comece ni des épiscopats membres. Elle est la seule publication catholique dédiée exclusivement aux questions européennes et, depuis vingt ans, elle vise à stimuler la réflexion et faire avancer le débat sur ces questions.
Elle doit rester un lieu de débat ouvert. Si elle se réduit à une publication où les évêques parlent aux évêques, cela n’intéressera plus personne et l’Église catholique aura perdu encore une chance de faire entendre sa voix dans le débat européen. Cette culture du dialogue est loin d’être acquise dans l’Église, même si le Synode sur la famille constitue un réel pas en avant. Le dialogue, le débat public ne peuvent exister sans la liberté d’expression et de presse. La vitalité de nos démocraties, tout comme la vitalité d’une Église synodale, en dépend. Les épiscopats de Pologne et de Hongrie le nieraient-ils ?
Enfin, cette interdiction de publier est catastrophique d’un point de vue politique. L’Union européenne se trouve à un moment crucial de son développement. Elle est mise à mal par la résurgence des intérêts nationaux et des courants populistes. Elle a grand besoin de voix capables de dépasser une vision technocratique et étriquée de l’Europe pour redonner de l’élan au projet européen.
L’Église catholique peut être une de ces voix. Sa présence n’avait pas été prévue dans les structures européennes. L’inscription d’un « dialogue ouvert, transparent et régulier » entre l’Union européenne et les religions dans le traité sur le fonctionnement de l’UE (article 17), est le fruit d’un long et patient travail conjoint entre laïcs et hiérarchie. Ce dialogue demande encore à être renforcé. Faire entendre sa voix suppose toutefois aussi une saine distance entre l’Église et le pouvoir politique en place.
Il est étonnant de voir les épiscopats polonais et hongrois, si prompts à se glorifier d’avoir su résister vaillamment aux dictatures communistes, prendre aujourd’hui la défense de gouvernements de droite, voire d’extrême droite. L’Église perd toujours sa crédibilité lorsqu’elle s’allie avec le pouvoir politique car elle occulte alors sa fonction prophétique. Les épiscopats polonais et hongrois l’auraient-ils oublié ?
Saint Jean-Paul II, qui a tant œuvré pour que l’Europe respire avec ses deux poumons, doit se désoler de voir son poumon préféré s’essouffler. Espérons qu’il s’agisse d’une crise d’asthme passagère et que le souffle de l’Esprit renouvelle la vision européenne des épiscopats tentés par le repli national.
(1) Elle a été chargée des affaires européennes à la Conférence des évêques de France pendant plus de dix ans.
Monique Baujard


L’Église catholique se mobilise pour
l’accueil des migrants et des réfugiés

Claire Bastier, le 06/01/2016 à 17h08
Lors d’une conférence de presse organisée par la Conférence des évêques de France, mercredi 6 janvier, Mgr Renauld de Dinechin et le P. Lorenzo Prencipe ont rappelé la responsabilité des gouvernements européens et de l’Église dans l’accueil des migrants.
L’afflux des « rescapés » en Europe nécessite la mise en place d’une « politique commune » des États européens, a martelé le P. Lorenzo Prencipe, directeur du Service national de la pastorale des migrants, à l’approche de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, le 17 janvier prochain.
En 2015, près de 1,6 million de réfugiés ont en effet débarqué sur les côtes européennes, après une traversée de la Méditerranée au péril de leur vie. Les naufrages ont d’ailleurs causé la mort de 3 771 personnes dont 700 enfants, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Aussi, pour éviter de nouvelles tragédies humaines, le P. Prencipe, au nom de l’Église catholique, a plaidé pour la création par les pays de l’UE de « couloirs humanitaires » et d’un « droit d’asile européen ».
« Migrants et réfugiés nous interpellent ! » rappelle la CEF
Face à l’arrivée massive des migrants issus de Syrie et d’Irak, mais aussi du Soudan, d’Érythrée et d’Afghanistan, l’Église catholique a son rôle à jouer, tant pour les réfugiés que pour les fidèles, partagés entre inquiétude et volonté de porter secours. À ce titre, Mgr Renauld de Dinechin, évêque de Soissons et responsable de la pastorale des migrants, a repris les mots du pape François qui, en septembre, « en vue du jubilé de la miséricorde » avait demandé « aux paroisses, aux communautés religieuses, aux monastères et aux sanctuaires de toute l’Europe » d’accueillir « une famille de réfugiés. » Depuis, l’appel du pape a été relayé dans une trentaine de diocèses en France : si chaque paroisse n’héberge pas une famille de réfugiés, des initiatives concrètes ont en tout cas vu le jour, soutenues par des associations locales.
Des initiatives concrètes mises en place dans les paroisses
Et pourtant, « nous ne sommes pas submergés », constate le P. Prencipe. En effet, sur les 30 000 migrants prévus dans le cadre du plan de relocalisation voté en octobre par les pays membres de l’UE, seulement 19 sont arrivés en France. En parallèle, 69 000 demandes d’asile ont été déposées mais elles n’entrent pas dans ce dispositif d’accueil.
À défaut de migrants « relocalisés », les initiatives paroissiales ont donc été mises en place pour ces réfugiés irréguliers : cours de langue, mise à disposition de logements, distributions de vêtements et de nourriture…
Ainsi depuis novembre, des paroissiens de Saint-Léonard à L’Häy-les – Roses initient au français 76 réfugiés suivis par la Croix-Rouge. « C’est une modeste participation, mais un vrai chemin d’humanité », témoigne Colette Rance, l’une des bénévoles. « Les équipes paroissiales se reconvertissent pour aller vers ces migrants déjà là, explique le P. Prencipe. Elles se préparent ainsi à l’arrivée des prochains car le flux n’est pas près de s’arrêter. »
Sur les pas du pape François, une autre forme de mobilisation a été rapportée par des lycéens de Tours qui se sont rendus en pèlerinage à Lampedusa, l’île sur laquelle « la journée du migrant se vit tous les jours ».
Claire Bastier


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