Le 1er décembre 2014
Le synode sur la famille – communiqué de la Fédération des Réseaux du Parvis.
A la suite de la première session du synode sur la famille, nombreux sont les chrétiens et chrétiennes qui
espèrent. La parole a circulé, au synode même et dans les communautés locales ; les questions essentielles
ont été posées ; un ton nouveau a été entendu. Mais le document final de cette première session reste dans le
cadre d’une théologie et d’une anthropologie encore bien trop éloignées des réalités du monde
d’aujourd’hui.
Pour vivre et annoncer l’Evangile au 21ème siècle, peut-on ne pas tenir compte de faits reconnus de tous ainsi
que de l’universalité des droits de l’Homme ?
· La famille est une notion plurielle et relative, dont une forme a été privilégiée dans la sphère
occidentale depuis quelques siècles, mais dont les configurations varient selon les époques et les
régions du monde.
· L’égalité entre les femmes et les hommes, certes loin d’être acquise partout, est un principe que
seules les religions (et certains pays à constitution religieuse) refusent de mettre en oeuvre. Elle est
pourtant un objectif fondamental pour plus de justice et de paix dans notre monde.
· L’homosexualité est reconnue comme un fait, minoritaire certes, mais qui ne résulte ni d’une maladie
ni d’un choix pervers. L’amour entre deux hommes ou deux femmes peut être aussi beau, sincère et
fécond que celui d’un homme et d’une femme. Le nombre de pays qui reconnaissent ces couples
dans leurs lois civiles ne cesse d’augmenter.
· La nécessaire attention à l’avenir de notre planète implique non une multiplication mais une
régulation des naissances, donc la mise en oeuvre de moyens contraceptifs efficaces donnant aux
familles la responsabilité et la maitrise de leur destin.
· Les modes de vie actuels, liés notamment à l’important allongement de l’espérance de vie, remettent
en cause la possibilité pour certains de vivre ensemble dans la durée, mais sont également porteurs
de valeurs qu’il faut reconnaitre : souci d’authenticité et de vérité dans la relation de couple, capacité
d’accueil de nouveaux membres pour recomposer une famille, par exemple.
Nous sommes convaincus que l’Evangile implique, non de condamner des personnes dont le parcours n’est
pas « conforme », mais de reconnaitre et de célébrer tout ce qui, chez les femmes et les hommes
d’aujourd’hui, est recherche et construction d’un monde d’amour et de tendresse.
Nous appelons tous les chrétiens catholiques, quelle que soit leur proximité ou leur distance actuelles avec
les structures ecclésiales, à s’exprimer librement et sereinement sur ce sujet. Nous les invitons à s’associer
aux actions de nos associations et groupes locaux, ainsi qu’à la préparation de l’évènement « Concile 50 ».
Ce rassemblement prévu à Rome en novembre 2015 donnera la parole aux catholiques qui agissent partout
dans le monde pour que l’Evangile soit annoncé et vécu au plus près de la réalité et du vécu des femmes et
des hommes du 21ème siècle.
« La Vie va de l’avant dans l’humble coeur palpitant des hommes et des femmes d’aujourd’hui, croyants ou
non. Et l’Esprit et l’Amour habitent dans les couples que les évêques nomment « irréguliers », au sein des
différents types de famille avec leurs joies et leurs angoisses, dans les personnes qui ont vu s’écrouler leur
amour et refont leur vie avec un autre partenaire. Ceux-là n’ont pas été ni ne seront appelés au synode,
mais la Vie les guide. » José Arregi.
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